Le Bioéthanol

• L’éthanol ne peut pas être utilisé dans toutes les voitures : l’éthanol est un carburant très corrosif et il serait dangereux dans un moteur à essence non modifié. Pour rouler au bioéthanol, il faut soit posséder un modèle Flex-fuel, mais les modèles sont rares : seuls Renault, Citroën, Peugeot, Volvo et Ford commercialisent en France un ou deux modèles de leur gamme modifié pour rouler au bioéthanol, soit acheter un kit bioéthanol, qui modifie le moteur pour pouvoir rouler avec ce carburant sans problème. Les modèles Flex-fuel ne sont pas beaucoup plus chers que leur équivalent qui roule à l’essence, et les kits bioéthanol coûtent environ 600 euros : l’avantage est que ces moteurs fonctionnent toujours à l’essence classique. Il n’existe pas encore de modèle qui fonctionne entièrement au bioéthanol car en France les pompes qui en distribuent restent rares : il y a actuellement 384 stations qui proposent du E85 contre 12051 stations services en France en 2010.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Liste des stations proposant du bioéthanol en France, Source : http://ethanol-e85.fr/, modifié.

 

 

 

 

• Les personnes roulant à l’éthanol observent généralement une hausse de la consommation d’environ 20% par rapport à l’essence : cela est du au fait que l’éthanol produit moins d’énergie que l’essence, donc la pompe à injection est modifiée sur les moteurs fonctionnant au bioéthanol et laissent passer un plus grand débit de carburant : l’autonomie de la voiture se retrouve donc réduite. Aussi, les voitures roulant à l’éthanol rejettent les mêmes polluants que celles roulant à l’essence.

 

• De plus, il est difficile de faire démarrer une voiture roulant à l’éthanol quand il fait aux alentours de 0°c, en encore plus lors de grand froids : les modèles fonctionnant avec ce carburant doivent donc être équipé d’un dispositif qui permette de réchauffer le carburant pour faciliter le démarrage. Cela pose aussi des problèmes dans les pays avec un climat froid qui pourraient y voir un frein au développement de la filière du bioéthanol et par extension des agrocarburants.

 

• Enfin l’éthanol présente un faible rendement à l’hectare. D’après KWS, distributeur de semences:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rendement du Bioéthanol selon le végétal utilisé. Source: www.kws.fr

 

Cependant ici les valeurs données sont "gonflées": il s'agit d'une semence spéciale de l'entreprise KWS, car on considère plutôt que l'on obtient 60 tonnes de betterave à l'hectare et le rendement à l'hectare du bioéthanol est calculé à partir de betteraves à 16% de saccharose car ce sont   les plus communes. Actuellement, la production de bioéthanol demande l'utilisation d'une grande quantité de matière végétale, point que tente de régler le développement des biocarburants de deuxième génération.

 

• La production de bioéthanol entraîne un conflit d’intérêt pour l’utilisation des terrains agricoles dans les pays pauvres ou en voie développement où des usines de production de bioéthanol sont implantées: nourriture ou carburant. Dans une grande partie de ces pays, la production de carburant se fait au détriment des populations locales pauvres qui comptent sur l'agriculture pour survivre, car il ne leur reste plus de terres pour cultiver.